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lundi 24 octobre 2016

Bénin : Les centrales syndicales font le diagnostic du nouveau départ


Les syndicats du Bénin étaient à la Bourse du travail pour une  conférence de presse. A l'ordre du jour la suspension, par le régime du « nouveau départ », des activités des organisations estudiantines ; l’arrêté déchargeant 618 directeurs d’écoles pour mauvais résultats aux examens de fin d’année ; le licenciement de 1045 agents contractuels du ministère de l'agriculture ; le non paiement des cautions des transitaires et la situation des paramédicaux. Ces différents responsables syndicaux ont fait le bilan des Ratés du régime Talon.

« La rupture est grippée » et il faut dégager « ses fausses nasales ». Ces mots sont ceux du secrétaire général de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (COSI-Bénin), Noël CHADARE. Lui et ses collègues Pascal TODJINOU de la Confédération Générale des Travailleurs du Bénin (CGTB), Dieudonné LOKOSSOU de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-Bénin), et Désiré SEMEVO, 1er secrétaire général adjoint de l'Union Nationale des Syndicats des Travailleurs du Bénin (UNSTB), ont dénoncé ce qu’ils appellent le « bâillonnement des libertés » sous le régime actuel. La décision de suspension des activités des associations d’étudiants n’est pas de leur goût. Elle met en péril les libertés, à en croire Désiré SEMEVO de l’UNSTB. « (…) Ne tuez pas la liberté ! (…) », adresse-t-il au président de la République depuis la Bourse du travail. « (…) Ne souillez pas la mémoire des dignes fils de ce pays, morts pour que les libertés soient (…) », ajoute t-il avant d’inviter le gouvernement à revenir sur cette décision. Les licenciements au ministère de l’agriculture et l’arrêt portant déchargement de 618 directeurs sont injustes, aux yeux des conférenciers. « La rupture s’est trompée de chemin. (…) La rupture s’est égarée (…) », assène Pascal TODJINOU. Quelle « évaluation » le gouvernement a-t-il fait pour « voir si ces directeurs avaient tout le nécessaire » dans le cadre de leur mission avant de prendre la décision de les décharger ? Une question que se demande le secrétaire général de la CSTB, qui une fois encore, a rappelé les conditions précaires dans lesquelles travaillent les directeurs d’écoles notamment les subventions qui leur parviennent tardivement. Le cas des transitaires dont les cautions sont bloquées au ministère des finances est également passé à la loupe. Sur ce dossier, les syndicalistes n’ont pas digéré non plus, la méthode qu’utilise le gouvernement pour gérer cette affaire. Tout en ayant la dent dure contre le pouvoir, et ce à l’instar de ses collègues, Dieudonné LOKOSSOU a fait savoir que les centrales syndicales vont « définir ensemble, des actions » de luttes afin de faire plier le gouvernement. Pour ces défenseurs des droits des travailleurs, le round d’observation est fini. « Certains pensaient que nous sommes allés à la rivière (…) Notre rivière, c’est la Bourse du travail », clarifie Pascal TODJINOU. « (…) On a eu assez d’informations en 6 mois. Nous allons revenir là-dessus petit à petit », a laissé entendre le premier responsable de la CSA-Bénin, qui dit assimiler le « nouveau départ » à un « nouveau retard ».

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